Ce que Francine Poitevin a semé

Ce que Francine Poitevin a semé

Un dialogue entre le fonds ethnographique de Francine Poitevin (1869 – 1946), déposé au musée Sainte-Croix de Poitiers par le Mucem, et des œuvres d’art et performances contemporaines.

À contre-courant du progrès, Francine Poitevin, institutrice née en 1869, s’est passionnée pour les « vieilleries », ces objets domestiques et quotidiens devenus désuets. Elle a constitué un fond d’ethnographie rurale, résolument artistique, à défaut d’être rigoureusement scientifique, aujourd’hui conservé au musée Sainte-Croix de Potiers. Coiffes, tabatières, boîte à sel, céramiques, bourgnes, lampe… constituent un corpus éclectique d’art populaire, des artefacts pauvres et ordinaires. Souvent sans provenance, avec des appellations erronées, ou des fonctions oubliées, ces items n’en restent pas moins les témoins d’une époque et d’une société.
L’exposition souhaite opérer des croisements entre la démarche de Francine Poitevin et des pratiques artistiques contemporaines qui se construisent à partir d’objets ruraux anciens, de formes pauvres et vernaculaires. C’est une exploration du populaire à travers les âges en suivant le fil de la ruralité, de ses héritages à ses réminiscences contemporaines. Sur trois lieux, le musée Sainte-Croix de Poitiers, le Centre d’art, école d’art et artothèque de Grand Châtellerault, et L’École – centre d’art contemporain CHABRAM² à Touzac-Belleville, et avec l’accompagnement curatorial de Föhn, l’exposition réunit une douzaine d’artistes qui, à leur manière, réalisent une forme d’ethnographie et s’intéressent à ce que Philippe Dagen nomme le « tribal occidental », c’est-à-dire le primitif des sociétés modernes. Des arts pauvres et populaires, investis par des pratiques contemporaines, inclusives, généreuses, hybride et critiques, comme autant de résistances à l’appropriation du folklore local par les idéologies identitaires.

Le projet Ce que Francine Poitevin a semé est réalisé en co-production avec le musée Sainte-Croix, le Centre d’art, école d’art et artothèque de Grand Châtellerault et L’École – centre d’art contemporain CHABRAM². Il est soutenu par le contrat de filière arts plastiques et visuels avec l’État, la Région Nouvelle-Aquitaine et Astre, le réseau arts plastiques & visuels Nouvelle-Aquitaine.