Les artistes Cynthia Lefebvre et Alexandre Poisson exposent une série d’œuvres collaboratives issues de deux mois de résidence à la Maison des arts plastiques de Champigny-sur-Marne en 2021. Jours concaves rassemble leurs pratiques respectives au sein d’une réflexion commune alliant céramique et photographie. En appliquant le procédé du sténopé à des formes creuses en céramique, les œuvres sont envisagées comme la métaphore du regard lui-même.
Le texte écrit par Élise Girardot à cette occasion est diffusé sous une forme sonore tout au long de l’exposition.
À la fois sculptural et performatif, le travail de Cynthia Lefebvre (1989, vit et travaille à Paris) a été présenté au Louvre, à La Villette, au Doc, à la galerie Bertrand Grimont, au Frac Ile-de-France, au CREDAC, à l’AFIAC, au 19-Centre Régional d’Art Contemporain de Montbéliard, à la Manufacture Atlantique, au Centre National de la Danse, aux Instants Chavirés, à la Crypte d’Orsay, à la Maison des Arts Claude Poly, au Mexique (Lux Perpetua Art Center), au Japon (Art as experiment) ou encore en Allemagne (Some of us, an overview on the French Art Scene). Ses œuvres ont pour socle une compréhension et une large place faite au corps dans son rapport à l’espace, à l’environnement et à l’équilibre. Centrale dans sa pratique, la terre lui permet cet éventail large qui va de la figuration à l’abstraction, de la représentation à la présentation, convoquant mémoire, déplacements, traces et gestes.
Le travail d’Alexandre Poisson commence par une errance photographique dans les banlieues. Cette collecte d’images, réseau sensible construit comme une grammaire personnelle, constitue une précieuse base de données évolutive pour ses sculptures. L’artiste a tiré de ces explorations urbaines une réflexion sur les espaces latents.
Ainsi, sa pratique prospective de l’in situ questionne sans cesse les lieux et leur contexte. Par la mise en scène du dérisoire et de l’oubli, ces œuvres agissent comme des révélateurs d’interstices. Des potentialités à faire émerger. De la galerie au terrain vague ses formes s’incarnent au travers d’expositions sédimentaires.